Série épitaphe: l'éclipse (2)

Si jamais vous récupérez le code de ce blog, écrivez ça sur mon épitaphe. Ce serait peut-être mieux qu'on le déclame aux airs de guitare espagnole, avec une harmonica en Eb, peut-être.


Testament

Frères humains, membres de la même confrérie, je m’éteins : c’est vrai. Mais pardonnez-moi, tout ce que je vous ai fait, ne le prenez pas pour le mal, je vous en prie.

Ayez pitié de moi, je vous supplie, car on ne saura jamais ce qu’on devient au soleil levant. Et pourtant, comme je suis mort, ça je reconnais comme mon destin.

Je vous demande pardon, mes enfants, puisque je n’y étais pas si présent… pour changer vos couches, vous consoler les amours ratées et les nuits blanches.

Je vous demande pardon, mes frères, car je n’étais pas là au moment où vous vouliez de mes câlins, ou tout simplement, un mot qui vous redonne du confort.

Je te demande pardon, ma chèrie, si je n’ai pas pu te consoler car je m’absentais si souvent. Notre amour était si beau, si bon… mais je le vois qu’à présentement.

Désolé, mes amis ; je regrette n’avoir pas pu vous fréquenter plus souvent, car j’étais très obsédé en quête de me trouver… et ironiquement parlant, où est-ce que je me retrouve en ce moment ? Figé, dans une petite boîte.

Pardon, mes camarades, on n’aurait pu avoir fait autrement ; on aurait pu avoir ri autrement, on aurait pu transformer nos misères, de petites miettes près de notre vraie destinée, lorsque l’on frôle l’incontournable.

Que Dieu ait de la pitié de vous tous. Que Dieu m’accueille dans ses bras bénévolents, quand je ne serai plus auprès de vous. Qu’on se retrouve dans l’outre-tombe, mes frères, là où on s’exempte tous… de nos fonctions, de nos contraintes publiques…plus question de se coiffer ou de se maquiller ; on devient pur après avoir transis.

Se mener de vie à trépas, notre seule raison de vivre, à moins que l’on ne se fasse cultiver l’amour… à moins que l’on ne reconnaisse dans l’amour l’autre sens même de notre vie.

Je vous laisse. Je vous ai tous aimé, à ma gauche manière, mais aimé quand même. C'est tout ce que je peux vous laisser car ces avoirs, je m'en suis totalement dépourvu. Comptez maintenant sur moi, comme compensation à toute autre période où je n’ai pas pu vous donner mon coup de main.

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